Rénover une machiya à Kyoto.

Il y a quelque mois je publiais un article relatif à l’achat d’une kyomachiya à Kyoto.
La bâtisse ressemblait alors plus à une étable qu’à une maison et la tâche s’annonçait difficile.

Si vous lisez ces lignes aujourd’hui c’est que la rénovation est achevée et qu’il me tarde d’en parler un peu.

Je conseille la lecture du premier article pour mieux comprendre celui qui va suivre.

Rénover tout en respectant l’esprit du projet :

Toute la difficulté se situait dans cette problématique. Comment remettre à neuf sans perdre l’essence de ces maisons. Cette chose qui fait qu’on les aime et qu’on finit par y investir toutes ses maigres économies.

Avant ce projet j’ai pu visiter beaucoup de machiya rénovées et bien souvent cela était très décevant.

De l’extérieur c’était bien une machiya mais une fois à l’intérieur souvent la magie s’évanouissait.

Cela tenait au fait que les intérieurs étaient tout bonnement transformés en maisons modernes.

Les matériaux, les volumes, et l’organisation de la maison étaient chamboulés et cela ne ressemblait plus à rien.

J’ai vite compris que le plan apparemment simpliste d’une machiya recélait des vérités cachées et qu’à défaut de les comprendre, mieux valait les respecter.

Plan classique d’une petite machiya. Ici calqué sur la notre.

Nous avons alors vite défini avec l’architecte des grandes règles que nous allions essayer de respecter au cour du chantier :

Ne pas altérer le plan original de la maison :

Le design apparemment simple comprend une logique. Il n’y a par exemple pratiquement aucun espace perdu. A part le Genkan (le hall d’entrée où l’on se déchausse) tout est fonctionnel. Vous remarquez par exemple l’absence de couloirs. Ce qui y ressemble dessert les deux pièces du rez de chaussée et sert égalementà accueillir la cuisine.

Lorsqu’on étudie le vocabulaire de la maison un mot revient très souvent : ma (間) (mise no ma, tokonoma etc. Cela signifie l’espace. Ce n’est pas de pièce ou de volume, mais d’espace dont il s’agit. Même la dimension des tatamis est défini en fonction de l’espace que l’on trouvait entre deux colonnes dans un temple.

Un autre élément important à garder en tête est la notion de cadre. Cette notion se retrouve aussi bien dans l’élaboration des maisons traditionnelles que dans les jardins. Un cadre c’est une ligne de séparation. Cela sépare en général ce qui est à l’intérieur de ce qui est à l’extérieur. Dans les constructions traditionnelles japonaises, il ya des cadres, des limitations aux espaces, des mises en abîmes et des trompes l’oeil.

La petite pièce à l’entrée souvent appelée Mise no ma (littéralement espace de la boutique) servait avant d’antichambre, là où l’on vendait des biens si une partie de la maison était utilisée comme boutique.

Elle est toute petite et ne fait que trois tatamis (5m²). Dans les rénovations modernes elle disparaît souvent et se mélange à la seconde pièce pour en créer une plus grande

Toutes ces choses incroyables que renferme ce plan apparemment, si simple lorsqu’on le dessine! Pour ces raisons (et celles que l’on ignore encore), nous avons essayé d’être humble et avons scrupuleusement respecté le plan original de la maison.

Conserver les tatamis dans la plupart des pièces :

A l’exception d’une pièce à l’étage, les tatamis sont donc très présents dans la maison. Pourtant, beaucoup de machiyas rénovées les délaissent au profit d’un parquet dans le meilleur des cas et souvent pour un sol en plastique dans tous les autres.

Ce choix s’explique souvent pour des questions pratiques. Les tatamis peuvent coûter cher, ils s’usent rapidement si l’on n’y prend pas garde, ils sont contraignants par rapport à l’ameublement et la maison doit être souvent aérée.

Une machiya comporte un design trés particulier et il est en grande partie centré sur l’utilisation de Tatamis.

Les Tatamis supposent deux choses essentielles : Vous serez assis au sol et les pièces seront peu meublées !

Si vous n’acceptez pas ces principes, la cohabitation va être difficile.

Les pièces sont souvent petites. Dans notre cas : 1 pièce de 3 tatamis (5m²), 2 pièce de 4 tatamis et demi (7,5m²), et une de 6 tatamis (10m²).

Dans nos standards, ces pièces sont vraiment petites. Essayez de mettre une table et 4 chaises dans une pièce de 4 tatamis et demi et vous allez devenir claustrophobe. Maintenant limitez cela à un petit meuble, une table basse et 4 coussins.

Une fois au sol, la pièce paraît subitement plus grande et agréable. Ces pièces étaient pensées ainsi.

Enfreindre cette simple règle impacte profondément votre qualité de vie ainsi que l’esthétique de ces maisons.

Le respect des matériaux :

J’évoque déjà cette question dans l’article précédent. Ces maisons sont agréables parce qu’on y trouve du bois, du papier, de la paille et de la terre. Une odeur agréable se dégage de la structure mais aussi des tatamis. Ces maisons sont très organiques, elles sont le parfait opposé des maisons japonaises modernes.

Il était donc important d’utiliser autant que faire se peut tous ces matériaux dans la rénovation.

Cela a un coût mais l’odeur du Hinoki (le cyprés japonais) lorsque vous rentrez chez vous justifie à lui seul l’investissement.

Ne pas être prisonnier de la tradition :

Vous l’aurez compris la tradition derrière ces maisons est passionnante et il était important de s’y référer. Il ne fallait pas non plus tomber dans un traditionnalisme strict. Les maisons évoluent avec leur temps et les besoins de leurs habitants.

Aussi dans une certaine proportion nous avons pris quelques libertés avec la tradition.

La lumière : Les machiyas étaient tradtitionnellement assez sombres. Un simple été à Kyoto sans air conditionné vous aide à vite comprendre les bienfaits de la pénombre.

Heureusement ces contingences n’étant plus de rigueur, nous avons opté pour la lumière. Cela s’exprime par l’ouverture de fenêtres plus grandes que celles d’origines, l’adjonction de deux petites fenêtres sur la façade ouest et d’un puit de lumière entre le premier étage et le rez de chaussée.

La maison n’est pas la plus lumineuse du monde mais dans les standards des machiya il y en a presque déjà trop.

L’isolation : Ces maisons sont clairement taillées pour des étés chauds et humides et même si les hivers sont plutôt doux à Kyoto, la maison peut devenir vraiment fraîche. Nous avons donc essayé d’isoler au maximum la toiture et le mur ouest (non mitoyen) de la maison.

Malgré cela, le premier hiver que nous y avons passé nous rappelle les limites de ces demeures en terme d’isolation. Heureusement les volumes étants assez faibles, il était facile de se chauffer efficacement.

Les pièces de la maison :

Le Genkan (l’entrée)

Nous pénétrons dans la maison par le Genkan. C’est ici qu’il faut en général se déchausser. Il peut s’agir d’une toute petite pièce (véritable sas) ou juste d’un espace souvent délimité par une marche.

La cuisine :

Il s’agit souvent d’un couloir qui sert aussi à distribuer les différentes pièces du rdc.

Au sol vous remarquez l’absence de Tatami ou de parquet. Les cuisines traditionnelles étaient salissantes puisqu’on y cuisinait. Il y avait aussi la présence du feu. Aussi était il prudent d’éviter les éléments inflammables.

Nous avons voulu conserver cet aspect en gardant un béton au sol que l’on trouve de l’entrée jusqu’à la salle de bain. Cela permet de créer une unité et rappelle aussi la fonction de cette salle.

Vous remarquez que de l’entrée à la cuisine nous avons du passer une marche.

On en retrouve encore une lorsque l’on veut pénétrer dans les pièces recouvertes de tatami.

Ici nous avons un petit peu triché avec la règle. En effet la marche qui sépare le sol de la cuisine et les pièces est normalement beaucoup plus haute. Il y avait une raison à cela. La hauteur était calculée pour permettre à celui debout dans la cuisine d’être à la même hauteur d’oeil de celui assis dans la pièce à tatami.

Nous avons abaissé la marche pour la rendre plus agréable à franchir et pour gagner un peu de hauteur sous plafond.

Ces marches agissent aussi comme des cadres ou des limites aux différents espaces. Ces marches vous rendent conscient du changement de zones.

Cette hauteur sous tatami jouait aussi le rôle de vide sanitaire. L’air qui circule alors sous la maison la maintient séche et l’isole dans une certaine mesure du sol.

Si on lève la tête, on distingue une hauteur sous plafond très importante. En fait cela va jusqu’au toit.

Cela servait à laisser monter les fumées liées à l’utilisation du feu pour les fourneaux. Ce volume n’est techniquement plus nécessaire et soustrait à l’étage de précieux mètres carrés.

Nous nous sommes posés la question de sa suppression mais il s’agit d’une caractéristique vraiment majeure de la machiya, presque une signature, aussi avons nous décidé de maintenir ce volume.

La salle de bain :

A l’origine ces pièces n’existaient même pas, on allait au sento. Il n’y avait souvent que de simples toilettes. Parfois même à l’extérieur des maisons. Il y a eu des toilettes et un bain mais le peu qui en restait était en très mauvais état.

Nous étions donc assez libres d’innover en la matière.

Nous avons gardé le même revêtement au sol pour créer un zonage et une unité dans l’alignement Genkan, cuisine, salle de bain.

L’idée était aussi d’y apporter de la lumière et d’ouvrir la salle de bain sur le petit jardin. Les portes sont donc coulissantes et donne l’impression d’une pièce à la fois à l’intérieur et à l’extérieur.

Au niveau du bain j’aurais voulu installer un Hinokiburo (un bain en bois) mais le prix et les contraintes d’utilisation/entretien nous ont fait renoncer à ce vieux rêve.

L’élaboration de la salle de bain à été complexe car l’espace dont nous disposions était vraiment restreint. Nous avons même du un peu “mordre” sur le sacro saint Tsuboniwa (petit jardin).

Mise no ma : la pièce de trois tatami :

Cette pièce est la plus petite de la maison. Cela s’explique en raison de l’escalier, et du rangement que l’on trouve sous ce dernier.

Nous avons décidé de la conserver quand même.

Les pièces japonaises sont par nature interchangeables. Mettez y un bureau pendant la journée et vous pouvez y travailler. Le soir venu poussez le contre le mur et sortez un futon du placard et vous avez une chambre.

Nous avons gardé cette idée. Aussi les portes coulissantes qui séparent les deux pièces peuvent s’encastrer parfaitement dans le mur ce qui permet la création d’une grande et unique pièce si nécessaire.

Le rangement et l’escalier sont aussi escamotés par des portes coulissantes. J’ai transformé le petit espace sous l’escalier en bureau.

En ouvrant on peut sortir sa chaise et travailler. Si des invités arrivent il suffit d’une minute pour ranger/cacher son bazar.

Le soir venu un futon peut y être déplié et quelqu’un peut facilement y dormir.

Cette pièce de 3 tatami peut donc être tour à tour un lieu où se détendre en journée, devenir un bureau, venir agrandir la pièce voisine en fusionnant avec elle et enfin devenir une simple chambre d’appoint.

Le Salon/ salle à manger/ bureau/ salle de lecture/ chambre :

Cette pièce de 4 tatamis et demi est en fait notre salle principale. Dans le même principe que la pièce voisine, c’est ici que l’on reçoit les amis, que l’on mange, que l’on joue et ou l’on peut dormir.

Ce qui la rend importante c’est d’une part sa lumière qui nous vient du sud et surtout la présence du tsuboniwa (le jardinet traditionnel)

C’est pour cela que les portes fenêtres peuvent elles aussi complètement coulisser et laisser une ouverture importante sur l’extérieur pour profiter au maximum de ce petit espace de verdure.

Le tsubo niwa (jardin) :

C’était un critère essentiel. Pas de machiya sans jardin. Aussi humble soit-il !

Le jardin joue plusieurs rôles au sein de la maison : c’est un puits de lumière (un des rares de la maison) il permet aussi la circulation de l’air.

Il sert également à garder une connexion essentielle avec la nature et ses esprits. Souvenez vous qu’au Japon, on pratique bouddhisme et shinto. Le Shinto garde des liens très étroits avec l’animisme de ses origines.

Le jardin apporte la nature dans la maison, l’embellit et “casse” un peu le côté homogène de la maison japonaise.

J’imagine votre déception à la vue de cette photo du jardin dans son état actuel. Mais cela nécessite du temps et surtout de l’argent. Il s’agira du prochain grand chantier. Nous en parlerons dans un prochain article.

1 er étage, la pièce sans tatami :

Vous pouvez me conspuer ! Où sont les tatamis ? Que vaut alors tout ce que j’ai pu raconter plus haut à leur sujet ?

Je n’était pas seul dans les choix opérés et ma moitié a exigé une “zone” sans tatami. Nous avons donc opté ici pour un parquet en hinoki (cyprés japonais).

Plusieurs choses sont à remarquer ici :

La pièce est divisée en deux parties, une petite et une grande. La première sera plus tard aménagée avec un petit canapé convertible et servira de lieu de détente, lecture ou visionnage de film.

La petite est en fait un bureau. Encore une fois les cloisons qui divisent la pièce peuvent parfaitement être démontées pour laisser place à une seul grande pièce.

On trouve également au dessus de l’escalier une zone de rangement qu’il faudra encore finir d’arranger.

La pièce de 4 tatamis et demi du 2ème étage :

C’est la dernière pièce de la maison qui donne aussi au sud. Elle est connectée à la pièce précédente par des portes coulissantes qui peuvent également se ranger dans la cloison afin de créer une seule et unique pièce.

C’est la pièce la plus lumineuse de la maison. C’est elle qui nous sert habituellement de chambre.

Elle est recouverte de tatamis à l’exception d’une petite partie accolée au mur sud.

Il s’agit en fait d’un puits de lumière qui donne directement sur la salle de vie du rez de chaussée.

Lorsque nous avons acheté la maison le rdc et l’étage n’étaient plus séparés par un plancher et beaucoup de lumière pénétrait alors le rdc. Nous étions conscients qu’en reconstruisant l’étage, nous allions aussi perdre de la lumière. Nous avons donc décidé de créer cette ouverture pour laisser passer la lumière. Pour ne pas perdre d’espace, cette zone est conçue de manière à pouvoir y marcher et même y poser des choses si nécessaire. Elle est donc parfaitement utilisable en l’état.

Sur le mur est de cette pièce vous pouvez remarquer deux petites ouvertures (on en trouve une aussi dans le petit bureau de la pièce précédente).

Ces ouvertures donnent en fait sur la cuisine. Nous voulions mettre en avant ce volume aussi avons nous décidé de créer ces ouvertures que nous appelons fenêtres d’intérieurs.

Cela permet aussi de laisser passer un peu de lumière et d’air en été.

Un mot sur les portes et fenêtres :

Cette maison n’est pas très grande et pourtant elle possède un nombre important de portes coulissantes, et de fenêtres en tous genres. Au début du projet, nous voulions designer chaque porte et fenêtre et lorsque le devis nous est arrivé, nous avons du trouver une autre façon de faire.

Ainsi la grande majorité des portes et fenêtres ont été chinées dans des magasins spécialisés qui récupère les viellies huisseries, leur redonne un coup de neuf et les revendent d’occasion.

Cette démarche dans un premier temps dictée par des considérations économiques nous a ensuite passionnée. Gràce à l’architecte qui s’est embêtée à chercher ce qui convenait le plus au design général de la maison, nous avons pu admirer des dizaines de ces portes et en apprécier les beautés.

Les portes coulissantes que nous avons retenues, sont à la fois constituées de shoji mais aussi de vitres pour la partie inférieure.

On rabat la partie shoji pour créer de l’intimité ou un espace différent.

Le simple fait de couper ou pas la vue vers la pièce voisine change drastiquement la sensation que l’on éprouve.

On retrouve encore cette notion de cadre évoqué plus haut.

Une maison de lumière et d’ombres :

Lorsque nous avons travaillé sur le design intérieur de la maison, beaucoup de soin à été apporté à la question de la lumière (naturelle ou artificielle). Ainsi et en fonction du moment de la journée, de l’ensoleillement mais aussi la nuit venue, la maison est en pleine évolution et si l’on prête attention, on découvre une myriade d’ombres qui se dessinent dans les recoins de cette dernière.

J’ai pris beaucoup de plaisir à saisir les clichés que je vous partage ici.

Une maison qui rime avec minimalisme :

Chacun occupe sa maison comme bon lui semble. J’ai même visité certaines machiya où il pouvait être difficile de mettre un pied devant l’autre tellement elle regorgeait d’objets en tous genres.

Il semble cependant que ces maisons se marient plus aisément avec une vie plutôt minimaliste. Peu d’espace, peu de meubles, peu d’objet.

Dans notre cas cela nous convenait parfaitement. Ayant beaucoup voyagé, nous avions déjà appris à ne garder que le nécessaire et à nous dépouiller du reste.

Ce type de maison a tendance à forcer cette façon de vivre.

Un acte de conservation :

Les machiya disparaissent peu à peu de la ville au profit de maison plus modernes, et peut être plus confortables.

A chaque fois que je croise un chantier où ces dernières sont détruites j’ai toujours un petit pincement. On aimerai pouvoir toutes les racheter et les préserver. Mettre en avant les qualités techniques de ces dernières, montrer à quel point les ouvriers étaient habiles et avaient bien pensé leur travail. A travers ce chantier il y a aussi cette notion de conservation. Du bâtiment, certes mais aussi de tout ce qui s’y rapporte. Si le chantier a bien été réalisé et avec de l’entretien, cette maison nous survivra et appartiendra un jour à quelqu’un d’autre et ainsi de suite. C’est un tout petit geste mais à travers ce projet on participe (même très humblement) à préserver l’histoire de cette incroyable cité.

La machiya la maison parfaite ?

J’aimerais vous dire oui. Vous dire que l’on peut y vivre sans faire de concession mais cela serait mentir. Sans être rédhibitoire, l’isolation calorifique ainsi que phonique sont très modestes. Il faut donc en tenir compte lorsque l’on décide de vivre dans ces maisons.

Nous l’avons déjà évoqué plus tôt, ces maisons sont aussi assez sombres par nature et il est parfois difficile de contourner ce problème.

Le coût de l’entretien général est souvent un peu supérieur à celui d’une maison moderne. En effet pas mal d’éléments sont en bois, en papier ou même en terre (torchis) et cela nécessite un entretien particulier.

Outre ces éléments à garder en tête ces maisons s’adaptent plutôt bien à la conception moderne que nous pouvons avoir de l’habitation.

Un projet rendu possible grâce à des personnes fantastiques :

Rénover une maison est souvent un projet important, une étape dans laquelle peuvent naitre des choses merveilleuses comme désatreuses.

Les personnes à qui l’on va confier ce projet sont essentielles car elles vont conditionner dans une grande mesure l’issue de l’aventure.

Ici deux personnes majeures ont croisé notre route : Le designer d’intérieur, et l’entrepreneur.

Fumiko Kaneko :

Lorsque le projet d’acheter a commencé à se concrétiser, il devenait de plus en plus évident que pour avoir ce que nous désirions, nous allions devoir passer par une phase plus ou moins importante de rénovation.

Nous avons commencé à chercher quelqu’un avec qui l’on pourrait échanger sur la faisabilité du projet. Kyoto étant un tout petit monde, des amis nous ont mis en contact avec Madame Kaneko qui au delà de ses compétences techniques était aussi capable de parler un français remarquable.

Après un certain nombre de rencontres, d’échanges, et de visite d’anciens projets, nous semblions vraiment sur la même longueur d’onde.

Cette rencontre fut capitale et nous à permis j’en suis certain, de mener ce projet à bien.

Madame Kaneko a su parfaitement tenir compte de nos souhaits et sensibilités, tout en gardant un avis personnel fort et en étant capable d’exposer sa vision du projet.

Cela fut nécessaire pour maintenir une cohérence et donner une âme à l’ensemble. Elle a réussi à garder l’esprit de la machiya tout en lui donnant une ligne spécifique. Son travail sur les lumières et les ombres changeantes donne un caractère unique à la maison.

Elle a du également tenir compte des contraintes budgétaires et était toujours capable de reprendre des parties du projet pour les faire coïncider avec nos finances.

Enormément investie dans le projet, nous la sentions au moins aussi impatiente que nous de voir le projet toucher à son terme pour en apprécier le résultat final.

Si d’aventure vous cherchez un architecte d’intérieur au Japon, n’hésitez pas à me contacter, je vous ferai passer ses coordonnées avec plaisir.

Tetsuya Tanji :

Nous avons également rencontré Tetsuya san par l’intermédiaire d’un ami en commun. Au début ce dernier était gentiment venu nous donner un avis technique sur l’état de la structure de la maison que nous convoitions.

Sa gentillesse et son expertise nous ont tout de suite séduit et trés vite nous lui avons demandé si le chantier pourrait l’intéresser.

Travailler avec lui fut un réel plaisir. D’une honnêteté totale il a toujours tenté de faire au mieux. Nous avons bien-sur essuyé quelques problématiques techniques inhérentes à tous chantiers mais rien ne fut insurmontable pour lui.

Le résultat de son travail est extrêmement satisfaisant et il va sans dire que dans l’hypothèse d’un autre chantier je serais content de renouveler l’expérience avec lui.

De même si vous cherchez une personne compétente et de confiance, je serai heureux de vous donner ses coordonnées.

Voici un lien vers son site professionnel.

Et après :

L’histoire ne s’arrête pas là et il reste tant à faire. Dans l’attente que le covid nous permette de travailler, nous avons du remettre à plus tard certains chantiers prévus à l’origine.

Le jardin : en attendant il est bien triste mais c’est un élément important de la maison. Je travaille en ce moment sur des idées de design. Je pense même y dédier un article spécial.

La façade : Un chantier que nous mènerons peut être l’année prochaine afin de redonner de la superbe au bâtiment.

Aménagement intérieur : Apprivoiser une maison prend beaucoup de temps. Nous explorons plein de pistes quant à l’occupation des lieux. Plein de petits élément pratiques sont aussi encore à l’étude au niveau des rangements.

Ce projet fut difficile à bien des aspects mais oh combien passionnant. Il nous a permis découvrir un nouvel aspect de la culture japonaise et aussi de nous l’approprier.

Notre compte en banque est parfaitement vide, à l’exact opposé de notre taux de bonheur.

14 thoughts on “Rénover une machiya à Kyoto.

  1. C’est tout simplement magnifique, magique, bravo!

    Le sam. 3 juil. 2021 à 15:58, Derrière la colline a écrit :

    > dekart1982 posted: ” Il y a quelque mois je publiais un article relatif à > l’achat d’une kyomachiya à Kyoto.La bâtisse ressemblait alors plus à une > étable qu’à une maison et la tâche s’annonçait difficile. Si vous lisez ces > lignes aujourd’hui c’est que la rénovation est ac” >

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  2. Merci pour le partage de vos aventures ! Comptez-vous louer votre machiya ? Vous renflouer peut-être un peu votre compte en banque ?! Bien cordialement, Thara

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    >

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    1. Bonjour ! merci pour votre message. Ne disposant que de cette maison pour vivre nous n’avons pas prévu de la louer tant que nous demeurerons à kyoto ^^

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  3. J’ai decouvert votre blog en faisant des recherches sur des machiya et je vous remercie pour le partage que vous en faites sur votre blog. C’est vraiment touchant et admirable ce sentiment de vouloir faire revivre des choses anciennes dans le respect et de les rendre dans leur environnement d’origine. Et votre machiya est tout simplement sublime! Moi aussi je rêve d’une machiya sur Kyoto ou je pourrais proposer café , douceurs et casse-croûtes au comptoir éclairé dans le pénombre….au plaisir de vous lire pour le projet du tsubo niwa et bon courage a vous!

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    1. Bonjour et merci pour votre message. Ces maisons sont incroyables et il est facile de se passionner. Plus on en apprend et plus c’est intéressant.
      Vous avez un joli projet à qui je souhaite de s’accomplir. Si vous passe par Kyoto faites moi signe.

      Bonne continuation !

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  4. Hello, Nous nous sommes rencontrés en novembre-décembre 2019 et vous nous parliez déjà avec passion des machiya. Félicitations, quel magnifique projet, quelle authenticité et que c’est beau. Cela nous donne envie de revenir au japon.

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