Vung Tau, la rédemption à portée de main ?

Quelle que soit la ville, lorsqu’elle dépasse 10 millions d’habitants, il peut parfois devenir important voire salutaire de pouvoir s’en éloigner même pour un week end seulement.

Lorsque je suis arrivé à HCMC je ne ressentais pas vraiment le besoin de m’éloigner de la ville puisque tout ici me semblait déjà incroyablement nouveau. Nous l’avons évoqué à plusieurs reprises (Hochiminh la ville, se déplacer à HCMC), l’activité, le bruit et la pollution vous donnent rapidement des envies d’ailleurs.

Après quelques rapides recherches, le nom de Vung tau est apparu assez souvent comme la destination facile et rapide d’accès pour un week end.

Comment y va t on ?

On the road again :

125 km séparent HCMC de Vung Tau. Ainsi en un peu plus de deux heures il vous est facile de rejoindre la ville par voie terrestre.

J’ai opté pour le bus qui avec de nombreux arrêts mettra 2 heures et demie pour arriver dans le centre. C’est un peu plus long qu’en voiture, mais le bus reste un formidable moyen de prendre le pouls d’un pays, et d’admirer enfin à quoi ressemble le Vietnam en dehors d’HCMC. Il faut cependant faire abstraction des méthodes de conduite et des règles de circulation en vigueur.

Ici on conduit le téléphone collé à l’oreille et le klaxon est le moyen le plus simple d’informer les autres usagers que vous allez passer.

C’est là où l’on mesure le travail d’éducation réalisé en Europe sur les comportements routiers.

Hisser la grand voile :

La voie maritime est aussi une option envisageable. Il existe en effet un Hydrofoil ralliant Vung Tau. On m’a raconté que c’est un moyen intéressant de découvrir les environs à travers sa constituante fluviale. De plus vous ne serez pas le seul usager, et il paraît que le fleuve réserve beaucoup de surprises à ses voyageurs.

Réservez à l’avance surtout si vous partez le weekend.

*à L’heure ou je publie cet article j’ai des doutes sur la possibilité de prendre le bateau.

C’est l’histoire d’une ville :

Au bout d’une péninsule, cette zone a toujours été pour des raisons évidentes une zone maritime active.

Les navigateurs étrangers s’y arrêtaient régulièrement déjà entre le XIVéme et XV éme siècle. D’ailleurs Vung Tau signifie Ancrage.

A la fin du XIXéme sous l’influence coloniale française, la ville sera nommée Cap Saint Jacques. La zone était essentiellement peuplée de pécheurs et devint un lieu de villégiature apprécié des coloniaux français.

Pendant la guerre du Vietnam, Vung Tau sera une zone militaire importante pour les américains et australiens. Lors de la chute de Saigon, beaucoup quitteront le vietnam par cette ville.

Troupes australiennes en stationnement.

Si le port de Vung tau n’est plus aussi important qu’il put l’être, la ville reste un centre névralgique pour l’industrie pétrolière du Vietnam.

A la découverte de Vung Tau :

les plages se ressemblent toutes un petit peu.

Compte tenu de sa proximité avec HCMC et de ses longues plages aux eaux toujours chaudes, le tourisme s’est beaucoup développé ici. C’est d’ailleurs ce qui a fait que j’y suis aussi allé.

Pour être tout à fait honnête c’est aussi un peu le problème de la ville. Le charme de l’ancienne cité balnéaire que je m’attendais à trouver a laissé place à de gros building et à des plages relativement aseptisées.

Ce que la ville gagne en confort, elle le perd aussitôt en humanité.

Manèges et immeubles modernes s’élèvent sur la côte.

Heureusement si l’on prend la peine de s’éloigner de l’hyper centre, les immeubles se font moins présents et la ville retrouve alors une dimension un peu plus humaine.

Il devient agréable de regarder les vietnamiens profiter de leur escapade à la mer. Je me rends compte que peu importe d’où nous venons, à la plage, nous sommes tous les mêmes : châteaux de sable, bataille dans les vagues, et bien sur l’insouciante valse dansée par les garçons et les filles.

si on s’éloigne un peu du centre le naturel revient au galop.

Il n’y a pas que la plage à Vung Tau :

Dans les choses amusantes à voir, il est impossible de passer à coté de l’immense statue d’un Christ rédempteur. Haute de 32 mètres et construite sur une colline, il vous faudra d’abord souffrir la montée pour pouvoir profiter de la vue et de la statue.

La statue est abondamment fréquentée, cela nous permet de comprendre que la minorité chrétienne est assez active dans la région. (noël à HCMC)

la rédemption ça se mérite.

De manière surprenante, la statue est bordée de deux immenses canons très certainement hérités de la période coloniale. Je laisse chacun maître de l’interprétation que l’on peut donner à cette juxtaposition de symboles.

le mélange parfois étrange des symboles.

Il sera également possible de visiter la Villa blanche, que Paul Doumer (futur Président de la France) fait ériger alors qu’il est gouverneur de l’Indochine.

Un peu de gastronomie :

Lorsqu’on se balade dans la rue, les étals nous font facilement comprendre qu’ici il serait dommage de ne pas profiter de ce que la mer a à nous offrir. Ce sera en effet l’occasion de s’asseoir dans un petit bistrot de rue, de désigner les quelques plats que vous voulez tester et d’attendre patiemment que ceux ci soient préparés au grill.
Les poissons et fruits de mer sont frais et leur préparation est maîtrisée.

En papillote.

Une terre promise ?

Vung Tau n’est certes pas le plus bel endroit du Vietnam, pour autant ce n’est pas non plus ce qu’on lui demande. Venir passer deux jours sur la côte, se balader le long de la mer, pour quelques heures, reprendre son souffle, oublier un temps l’agitation d’hochiminh, voilà ce que Vung Tau peut vous offrir.

Sous cette perspective la ville remplit parfaitement son pari. C’est même avec plaisir que j’y retournerai car j’en suis sûr, elle possède encore quelques secrets à dévoiler.