Kabukicho à Ho Chi minh.

L’Asie n’est pas quelque chose d’homogène bien au contraire. Les disparités sont fortes même entre voisins.
Je pense que maintenant, tout le monde situe à peu près correctement Ho chi minh ville (HCMC) mais kabukicho c’est quoi ?
En fait il s’agit d’un quartier très célèbre à Tokyo.
Une célébrité particulière puisqu’il s’agit d’un des quartiers chaud de Tokyo. Les gens y sortent le soir pour y faire la fête et plus si affinités.

Mais alors quel rapport avec HCMC ?

Et bien si je vous disais que j’en ai trouvé une réplique miniature ici même ? Suivez le guide.

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Une petite rue du Quartier.

Des japonais au Vietnam :

Un tel quartier suppose donc une présence importante de japonais dans le pays. Bien que le Vietnam soit une destination appréciée des Nippons, le tourisme seul n’est pas suffisant à expliquer cet endroit.

La réponse se situe en fait au niveau de la coopération économique en très fort développement qui existe ici. Si par le passé les relations entre Japon et Vietnam ont pu être très difficiles, cela semble aujourd’hui révolu et l’heure est maintenant à la coopération. On peut citer la construction du métro d’HCMC (évoqué dans se déplacer à Saigon) qui est conduite en partie par des entreprises japonaises.

Cette coopération économique a entraîné un fort mouvement d’expatriation de japonais sur le sol vietnamien. HCMC étant un poumon économique du pays, il n’est donc pas étonnant d’y retrouver beaucoup de japonais.

C’est intéressant de constater comment les peuples ont besoin d’importer leur culture et de recréer leur milieu originel.

Dans le kabukicho Vietnamien :

Je suis tombé sur ce quartier complètement par hasard. En chemin pour un rendez-vous, je suis interpellé par un “Irasshaimase !”. Expression japonaise que le staff utilise pour souhaiter la bienvenue aux clients.
Ce mot qui est bien le dernier que je m’attendais à entendre ici me surprend au plus haut point. La femme n’est clairement pas japonaise, mais en adopte le comportement. Elle se trouve devant un restaurant de Ramen. Je me dis alors que c’est pour faire plus “vrai”.

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Ici aussi on célèbre l’automne.

Alerté par cette rencontre je décide d’explorer brièvement la zone (me mettant en retard par la même occasion) et m’enfonce dans la première ruelle qui traverse la zone.

Et là quelle surprise ! Les izakayas (bar typiques japonais), les salles de karaoké et bar à hôtesses s’enchaînent. Les lampions, les enseignes, les feuilles rouges (c’est l’automne au Japon), les salarymen en petits groupes se rendant au bar, tout est là !

Chaque passage devant une boutique est accueilli par un “irasshaimase” c’est juste incroyable, j’ai trouvé un raccourci magique entre les deux pays.

L’importance de l’industrie du sexe :

Dans le vrai kabukicho je sais qu’elle existe, on en parle, je connais certains lieux, mais il m’est impossible de la quantifier. C’est j’en suis sûr une part importante du quartier.

Cette composante m’a par contre semblé très développée dans sa contrepartie vietnamienne.

On trouve certes beaucoup de petits bars, de karaoké, mais la grande majorité des boutiques sont dédiées aux “soins du corps” avec ma préférée s’intitulant sobrement “kokoro to karada” (le coeur et le corps).

Pour preuve comme au Japon, on y retrouve même ce que j’appelais labà l’office du tourisme du sexe, qui se trouve être un point d’information pour toutes les prestations sexuelles que l’on peut trouver dans la zone. Même mon amie japonaise n’en revenait pas !

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L’officde de tourisme du sexe.

J’étais vraiment étonné que cet aspect soit celui le plus mis en avant dans le quartier. Qu’on ne vienne plus me dire que les japonais sont des êtres asexués.

Alors c’était comment ?

Quand on voit l’importante offre de massages qui est proposée, on comprend que les japonais doivent souffrir de gros problèmes de dos et d’articulations. Ainsi une “armée” de mains apparemment expertes invitent le passant à venir soulager leurs souffrances dans des boutiques aux décorations chatoyantes et aguichantes. Un esprit “sein” dans un corps sain telle semble être la doctrine.

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J’ai eu l’occasion d’y retourner et d’aller manger un Ramen dans quelques restaurants. La ressemblance est troublante. Le staff qui est vietnamien parle quand même un petit peu le japonais. Je n’ai cependant fait qu’effleurer l’endroit et beaucoup de choses me sont restées inaccessibles. La seule façon d’en savoir plus, c’est d’y retourner et d’aller boire quelques verres avec des salarymen. Je suis vraiment curieux de connaître un peu leurs histoires et savoir ce qu’ils pensent de leur quartier.

Promis il y aura un épisode deux.

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Un japonais en Jinbei à HCMC

12 thoughts on “Kabukicho à Ho Chi minh.

  1. Hello !
    Merci pour cet article, qui m’a permis de découvrir un quartier que je ne connaissais pas. Je pense y aller dans les prochains jours du coup. A vrai dire je ne connaissais que le “quartier chinois”…

    Bonne journée !
    Lumiya

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    1. Salut,
      je suis content que l’article soit utile. L’endroit est vraiment intéressant, de plus pour avoir vécu au Japon, je peux te dire que l’ambiance y est vraiment comparable. Cela nous donne un voyage pour pas cher !

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    1. Bonjour,
      Ce n’est pas évident à localiser car il s’agit d’un bloc de bâtiment. il faut pénétrer dans ses petites rues.
      L’angle des rues Nguyen sieu et Thai van lung dans le D1 forment la “ceinture” du quartier.
      Dites moi si vous avez trouvé.

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